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Interview avec un technicien foreur

Interview
10/02/2020

Le Salon Ville Sans Tranchée nous a accueilli les 18 et 19 juin dernier afin de mettre en avant toutes les techniques douces pour la pose et la réhabilitation des réseaux enterrés. L’occasion pour l’équipe de IATST de revenir sur un interview avec M. FERRAND Patrick – Président et Ingénieur du groupe FERPA-GROUP – qui nous parle de son invention, la micro-foreuse EXCALIBUR :

Quelles sont les missions pour lesquelles vous intervenez avec la technique du sans tranchée ?

Nous intervenons pour la pose de tous types de réseaux – secs ou humides – que ce soit de l’eau potable, de l’assainissement, du gaz, du câble électrique, de la fibre optique … En bref, tous les réseaux souterrains.

Lorsque vous utilisez la technique sans tranchée, quel besoin en main d’œuvre cela représente-t-il ?
Deux personnes suffisent

Au niveau du linéaire, combien pouvez-vous en réaliser par jour ? Quelle est votre estimation ?

Dans le cas de l’eau potable, comme le SEDIF (Syndicat des Eaux d’Île-de-France) par exemple, nous pouvons faire des linéaires entre 120 et 140 mètres par jour. Mais cela dépend bien évidemment du diamètre à poser : pour un diamètre de 250mm ce ne sera pas possible mais pour un diamètre entre 125mm et 180mm, c’est ce que l’on réalise.

Justement, par rapport au diamètre, quelles sont vos capacités ?

Nous travaillons à partir du diamètre 25mm jusqu’à un diamètre 400mm – avec notre micro-foreuse Excalibur – car nous sommes également équipés d’une foreuse 18 ACS nous permettant d’aller jusqu’au diamètre 600mm.

Qui décide de la faisabilité d’un chantier en forage dirigé ?

Nous évaluons nous-même leur faisabilité. Le client nous fait part de son projet et si les travaux nous paraissent techniquement réalisables, nous le validons. Parfois cela demande des réajustements mais dans 90% du temps, les projets que nous recevons sont viables.

Quels seraient les freins à la réalisation d’un forage dirigé ?

Cela pourrait dépendre de l’encombrement du sous-sol, de la nature du sol mais aussi de la configuration du site : c’est du cas par cas.

Justement, en termes de sécurité vis-à-vis des réseaux déjà présents dans le sol, la distance à respecter est-elle toujours de 40cm ?

C’est le cas pour la plupart des concessionnaires sauf pour le gaz qui nécessite des mesures de sécurité plus importantes avec, entre autres lors d’un croisement, l’obligation de dégager le tuyau (sondage) afin qu’il soit visible.

Quelles sont donc les paramètres à prendre en compte pour faire de la technique sans tranchée ? Quelles sont les critères que vous préconisez ?

L’encombrement du sous-sol joue un rôle important parce que s’il y a un encombrement élevé, avec des traversées de gaz tous les 5m par exemple, et l’obligation de faire des sondages gaz quand il y a des croisements, comme nous l’avons évoqué plus tôt, la TST (technique Sans Tranchée) n’est absolument pas recommandée.

En termes de cadence, vous avez dit pouvoir réaliser des linéaires d’une centaine de mètres par jour, qu’est-ce qui pourrait ralentir cette cadence ?

Les obstacles imprévus, ou un terrain que l’on nous a annoncé comme homogène et qui contient des blocs ou autre…

Le bloc, est-ce vraiment une contrainte pour le forage dirigé ?

Oui car ils peuvent nous faire dévier voire même nous faire casser le train de tiges. Mais tout dépend de la nature du bloc : s’il s’agit d’un bloc en craie ou d’un calcaire friable, cela ne nous dérange pas car nous pourrons passer en travers mais pour ce qui est de la moraine ou du grès, tous deux représentent un frein au forage dirigé.

Avez-vous déjà rencontré ce type de problème en Île-de-France ?

Non très peu.

Financièrement parlant, pouvons-nous dire que le forage dirigé ou l’éclatement sont moins chers que la tranchée ouverte ?

Nous vous prouverons toujours que oui même si ce n’est pas tout de suite.

Comment ça ?

D’abord, c’est une technique bien plus rapide, nous ne barrons pas les routes. D’un point-de-vue écologique, c’est beaucoup plus avantageux : l’impact carbone est 7 fois moins élevé qu’une tranchée.

A quoi cela est dû ? Est-ce le fait d’utiliser moins d’engins pour tout ce qui est terrassement ?

Oui. De plus, en forage dirigé, vous n’avez pas d’apports de sable ou de grave. Vous n’avez donc pas, en amont, de matériaux à mettre en décharge. Ce qui devient une contrainte de plus en plus importante surtout quand cela nécessite une dépollution (d’enrobé par exemple). Ces démarches représentent un coût qui ne fera que croître dans les années à venir avec, entre autres, le durcissement de la réglementation sur les déchets inertes (traçabilité, analyses…)

Justement, la nature du sol est également un critère à prendre en compte car c’est lui qui définira plus ou moins le prix : plus le terrain est dur, plus le prix sera élevé car la technique utilisée sera différente ainsi que les outils.

Justement, avec le forage dirigé, pouvons-nous craindre un affaissement de chaussée dans les 6 mois/1 an à suivre ? est-ce que cela a un impact sur la surface en enrobé : dans le cas d’une voirie neuve et/ou abîmée, pouvons-nous craindre une aggravation ?

Non. Toutefois, cela dépend de la qualité du travail du technicien qui pilote la foreuse : si le foreur n’est pas attentif à ses retours de boue par exemple, il peut faire remonter la route.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les communes restent réfractaires au forage dirigé : les vibrations.

Il n’y a pas de vibrations avec le forage dirigé mais avec la technique de la fusée, oui. Aujourd’hui, le forage dirigé a évolué, en particulier le matériel et les technologies de détection. Les problèmes rencontrés il y a 20 ans ne sont plus d’actualité.

Sur vos chantiers, quelle est l’emprise de vos installations ?

Si on utilise la micro-foreuse Excalibur, il nous faudra une fouille de 2,20m de long sur 1,50m de large, avec une fouille de sortie de 1m au carré.
En encombrement, c’est à peine l’emplacement d’une voiture (prévoyez la place pour une mini-pelle).
Si on le fait avec une plus grosse machine avec laquelle nous partirons hors-sol, là il nous faudra 15m de long.
Ce sont deux techniques bien différentes avec des enjeux différents.

Quelle est donc la distance minimale pour réaliser un forage dirigé avec l’Excalibur ?

2 mètres.

Mais pour une si petite longueur, n’est-ce pas plus rentable d’utiliser la tranchée ouverte ?

Cela dépend des travaux.
Si par exemple vous avez un ouvrage comme une buse à passer. Vous ne pouvez-pas accéder par-dessus ni par-dessous. Avec la technique du forage, vous faites une fouille de chaque côté et vous pourrez contrer ce problème.
Autre exemple, vous avez un mur de clôture qui fait 1,50m de large, la technique du forage y est plus avantageuse car cela vous évite d’avoir à le casser.
Pour une traversée de route de 5m, le forage dirigé permet de ne pas fermer la voie à la circulation et l’enrobé est préservée.En dehors de ça, il est vrai que la tranchée restera plus intéressante pour une petite longueur de 2m. Quoiqu’il en soit, vous voyez qu’il est intéressant de se poser la question et d’envisager un forage dirigé. Nous conseillons aux Maîtres d’œuvre/Collectivités de prendre contact avec nous pour étudier leur projet.

Lorsque vous forez, vous ajoutez de la bentonite, c’est bien ça ?

On travaille principalement avec de l’eau ou des polymères. Mais avec les grosses machines, oui. Beaucoup de foreurs l’utilisent car elle a un coût moins élevé, généralement, elle est privilégiée pour les arrêts d’urgence. Mais pour ces grosses machines, c’est essentiel de faire un sondage qui agira comme un trou de décompression : la boue ne circulant, il faut bien qu’elle sorte quelque part à un moment donné… le fluide a besoin de circuler.En ce qui nous concerne, avec l’Excalibur, 95% du temps nous n’avons pas d’arrêt d’urgence c’est pourquoi nous travaillons principalement avec de l’eau ou du polymère.

Et dans un cas comme le SEDIF par exemple, vu qu’il s’agit de petits diamètres, vous utilisez donc du polymère. Celui-ci a-t-il un impact sur le terrain qui se trouve à côté ?

L’objectif est là justement : blinder le trou, tenir le tunnel, ou encore lubrifier et/ou faire circuler.

Mais alors, après que la conduite soit passée, en soi ça ne va pas modifier la structure même du sol ?

Non pour la bonne raison que c’est du biodégradable. On utilise uniquement des polymères biodégradables qui sont aussi homologués pour les puits d’eau potable.

Par rapport à la tête de forage, étant donné qu’elle est légèrement supérieure à la conduite, comment le vide entre la conduite et le terrain naturel est-il comblé après le forage ?

Quand on fore, le tunnel que l’on creuse n’est pas « propre » ou régulier, il reste toujours de la terre à l’intérieur, la boue injectée vient donc se mettre autour et combler ce vide.
Il n’y a qu’au début et parfois à la fin du forage, qu’il y a de la boue. Le reste étant été « utilisé ».

Si vous aviez un mot pour les communes, justement pour les rassurer par rapport au forage dirigé, qu’est-ce que vous diriez ?

D’une, c’est une technique écologique.
De deux, c’est fiable à 99,9% du temps. Autant par le passé, les chiffres oscillaient autour des 60% de réussite et 40% d’échecs mais maintenant les techniques ont tellement évolué : que ce soit le matériel de détection, ou encore la gestion des fluides. On a tellement de paramètres qui sont enregistrés et qui sont visuels sur les machines…
Il n’y a plus les problèmes qu’il y avait, ça c’est sûr.

Mais nous ne sommes pas à l’abri : cette fiabilité va dépendre des entreprises et des techniciens qui forent. Car le problème c’est que, parfois, nous rencontrons des « pousseurs de tiges » qui n’ont pas l’expérience et les capacités pour forer. Il nous arrive d’intervenir pour « réparer » : certains ne font pas attention à leur retour de boue, ou celle-ci ne revient pas, là il va se produire un hydraloc, la boue ne ressortant pas, ça fait gonfler la route. Nous l’avons vu à Paris, où il y avait de la boue partout, il a fallu faire intervenir des entreprises spécialisées pour nettoyer et nous avons repris les forages derrière.
Donc c’est le sérieux de l’entreprise qui va déterminer la qualité et la fiabilité du forage dirigé. Il faut reconnaître que certains ne sont là que pour faire du linéaire…

IATST Forage tient à jour ses nombreux Certificats de Capacité, gage d’un travail de qualité.

En espérant que cet article vous ait éclairé sur la technique du forage dirigé, nous restons disponible pour tout échange.

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